lundi 19 mars 2018

DEFINIR POUR MIEUX S'ENTENDRE


DIFFÉRENTES DÉFINITIONS À PROPOS DE L’ÉQUIPE, DE LA COHÉSION, DE LA COMMUNICATION EN ÉQUIPE

Pour un bon travail d’équipe, Yves Boutroue, décrit huit éléments indispensables : « des conditions objectives, une systématicité de la trace écrite, des références communes, des réunions, un climat de confiance, un encadrement motivant, un professionnalisme sans faille et, la transparence et la loyauté.» (Y. BOUTROUE, 2008).



L’appartenance signifie selon Mucchielli. R : « Sentir le groupe dans lequel on se trouve et se sentir soi-même de ce groupe, englobe un ensemble d’attitudes individuelles et de sentiments, désignés par le mot " appartenance 4 » (MUCCHIELLI Roger, 1980, p 47). L'être humain a besoin d'appartenir à un groupe, de s'associer aux autres. Le sentiment d’appartenance nourrit l’estime de soi, et nourrit l’estime que l’on a de l’équipe et de notre travail ensemble. « La cohésion est fondée principalement sur la qualité du lien d’appartenance de ses membres 5 » (MUCCHIELLI Roger, 1995, p 99).




Le CNRTL, définit la COHESION comme une « union, solidarité étroite; caractère quasi indestructible du lien qui unit les membres d'un groupe. 6 »  D’une part une cohésion dans le travail (le travail ensemble) et une cohésion entre les individus (sentiment d’unité).  « C’est sans doute le sentiment d’appartenance à travers une culture partagée qui va conditionner ce qu’il est convenu d’appeler la « bonne ambiance », facteur favorisant la participation et l’épanouissement de chacun à travers et pour le groupe. 7 ». (TRAMONI A-V, RENAUD. M-H, 2000, p 18).




COMMUNICATION INFORMELLE

 « La communication informelle est un ensemble d’échange non programmés à l’intérieur de l’entreprise et qui ne porte pas nécessairement sur la nature du travail ou ne sont pas actés par la hiérarchie. 8 » (DUTERME Claude, 2002, p 12)

La communication informelle intégre des informations variées qui vont de la communication , d’éléments de nos provenances, des éléments de notre vie sociale, de notre vie intime, de notre caractère, de notre façon de prendre les choses, de nos peurs, de nos obsessions, de nos plaisirs, de nos peines, de nos joies, et surtout ce qui sera utile pour les régulations, des informations sur notre ressenti du moment ou suite à une évènement partagé.

Donner des informations sur sa vie ailleurs qu’au travail, est un moyen de rappeler à l’autre  notre propre dimension humaine, et de permettre des formes d’identification plus larges que juste celles de l’équipe. Ces informations viendront renforcer le sentiment d’appartenance ou au contraire créer une tension par-dessus laquelle chacun devra passer et accepter les différences et les singularités de l’autre. (Équilibre entre les deux processus psychiques à l’œuvre dans le fait de faire partie d’un groupe : personnification et individuation.). Là où nous sommes ressemblants, là où nous sommes différents, appartenance ne signifie pas alors que nous sommes tous en affinité, mais que nous appartenons, avec nos singularités à une équipe et trouvons du plaisir à travailler ensemble. Ce phénomène de balancier entre personnalisation et individuation,  explique qu’un groupe passe par des phases de maturité diverses. Cf fichier « communication interne » et dossier  « balance de la socialisation »

« Ce qualificatif d’intime devrait être réservé à ce qui est au plus profond de chacun. Ce lieu le plus en dedans où se constitue l’essence, où se fond le mélange intime de l’avoir et de l’être 9 ». (CHAPUIS Bertrand, 2010, page)

La vie privée pourrait se définir comme « tout ce qui est strictement intime, personnel et qui n'est pas ouvert à tout public 10 ». (MEDA Dominique, année, page)

Alors que la vie sociale est ce qui se voit, ce qui s’annonce à la communauté.

« La vie privée et la vie professionnelle ne sont pas deux univers opaques et disjoint. La vie privée de l’employé n’est pas mise entre parenthèses durant le temps de présence au travail. 11 » (MONJARET Anne, 2001, p 92

Amilcar Ciola partisans de l’approche systémique, explique qu’on ne peut pas amputer une partie de ses appartenances sans amputer son identité. Ce qui peut néanmoins être problématique, c’est la place que prend la vie sociale sur le lieu de travail.







Il ne s’agit pas de co-construire un référentiel commun réducteur des pratiques professionnelles mais bien de déterminer une enveloppe minimale de valeurs communes, de principes d’intervention, de pratiques minimales communes.

L' ENVELOPPE CULTURELLE MINIMALE COMMUNE comme défini par Vincent Leenhardt, n’exclue pas les autres formes de pratiques professionnelles qui peuvent se formuler à travers des tentatives d’harmonisation des interventions plurielles.  Cela peut alors être le fondement d’un référentiel commun d’objectifs à atteindre,  qui tiendra compte de la multiplicité des points de vues reconnue par chacun des membres de l’équipe comme une richesse incontestable dans la compréhension  de la situation des usagers.
Ce que Jacques Ardoino[1] appelle la « multiréférentialité ». « On ne peut pas être spécialiste de tout. Il y a une sorte d’impossibilité à regarder de partout, puisque ce sont des regards multiples […] Ce qui est important […] c’est que s’il y a plusieurs regards, cette pluralité soit consciente d’une hétérogénéité des différentes composantes, des différends regards. »

« Mutualiser les compétences de tous les professionnels, n'est pas les superposer mais les entrecroiser »



Antoine de Saint Exupéry[2] a écrit que :

« La pierre n’a point d’espoir d’être autre chose que pierre. Mais de collaborer, elle s’assemble et devient temple »




               La régulation est définie par Claude CHANIER , psychanalyste, comme «  fait qu'une équipe soit un groupe en dynamique, c'est à dire, non pas un ensemble d'individualités se défendant les unes des autres, cherchant à s'affirmer pour construire un projet commun, mais une entité composée de singularités qui se respectent et œuvrent ensemble, afin d'être en capacité de converger sur un objectif tout à la fois identique et différent pour chacun ».





[1] PAPAY Jacques et ARDOINO Jacques : temps, éducation et formation. Hors série « le sociographe » n3, 2008. Recherche en travail social 193 pages. Page 119
[2] Citadelle est un livre posthume publié en 1948. Dans laquelle Antoine de Saint-Exupéry a rassemblé les méditations de toute une vie qui reste inachevé.

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