DIFFÉRENTES DÉFINITIONS À PROPOS DE L’ÉQUIPE, DE LA
COHÉSION, DE LA COMMUNICATION EN ÉQUIPE
Pour un bon travail
d’équipe, Yves Boutroue, décrit huit éléments indispensables : « des conditions objectives, une
systématicité de la trace écrite, des références communes, des réunions, un
climat de confiance, un encadrement motivant, un professionnalisme sans faille
et, la transparence et la loyauté.» (Y. BOUTROUE, 2008).
L’appartenance
signifie selon Mucchielli. R : « Sentir
le groupe dans lequel on se trouve et se sentir soi-même de ce groupe, englobe
un ensemble d’attitudes individuelles et de sentiments, désignés par le mot
" appartenance 4 » (MUCCHIELLI Roger, 1980, p 47).
L'être humain a besoin d'appartenir à un groupe, de s'associer aux autres. Le
sentiment d’appartenance nourrit l’estime de soi, et nourrit l’estime que
l’on a de l’équipe et de notre travail ensemble. « La cohésion est fondée principalement sur la qualité du lien
d’appartenance de ses membres 5
» (MUCCHIELLI Roger, 1995,
p 99).
Le CNRTL, définit la COHESION comme une « union, solidarité étroite; caractère quasi indestructible du lien qui unit les membres d'un groupe. 6 » D’une part une cohésion dans le travail (le travail ensemble) et une cohésion entre les individus (sentiment d’unité). « C’est sans doute le sentiment d’appartenance à travers une culture partagée qui va conditionner ce qu’il est convenu d’appeler la « bonne ambiance », facteur favorisant la participation et l’épanouissement de chacun à travers et pour le groupe. 7 ». (TRAMONI A-V, RENAUD. M-H, 2000, p 18).
COMMUNICATION INFORMELLE
« La communication informelle est un ensemble
d’échange non programmés à l’intérieur de l’entreprise et qui ne porte pas
nécessairement sur la nature du travail ou ne sont pas actés par la hiérarchie. 8 » (DUTERME Claude, 2002, p
12)
La
communication informelle intégre des informations variées qui vont de la
communication , d’éléments de nos provenances, des éléments de notre vie
sociale, de notre vie intime, de notre caractère, de notre façon de prendre les
choses, de nos peurs, de nos obsessions, de nos plaisirs, de nos peines, de nos
joies, et surtout ce qui sera utile pour les régulations, des informations sur
notre ressenti du moment ou suite à une évènement partagé.
Donner
des informations sur sa vie ailleurs qu’au travail, est un moyen de rappeler à
l’autre notre propre dimension humaine,
et de permettre des formes d’identification plus larges que juste celles de
l’équipe. Ces informations viendront renforcer le sentiment d’appartenance ou
au contraire créer une tension par-dessus laquelle chacun devra passer et
accepter les différences et les singularités de l’autre. (Équilibre entre les
deux processus psychiques à l’œuvre dans le fait de faire partie d’un
groupe : personnification et individuation.). Là où nous sommes
ressemblants, là où nous sommes différents, appartenance ne signifie pas alors
que nous sommes tous en affinité, mais que nous appartenons, avec nos
singularités à une équipe et trouvons du plaisir à travailler ensemble. Ce phénomène
de balancier entre personnalisation et individuation, explique qu’un groupe passe par des phases de
maturité diverses. Cf fichier « communication interne » et
dossier « balance de la socialisation »
« Ce
qualificatif d’intime devrait être réservé à ce qui est au plus profond de
chacun. Ce lieu le plus en dedans où se constitue l’essence, où se fond le
mélange intime de l’avoir et de l’être 9 ». (CHAPUIS Bertrand, 2010, page)
La vie privée pourrait se définir comme « tout ce qui est strictement intime,
personnel et qui n'est pas ouvert à tout public 10 ». (MEDA Dominique, année, page)
Alors que la vie sociale est ce qui
se voit, ce qui s’annonce à la communauté.
« La vie
privée et la vie professionnelle ne sont pas deux univers opaques et disjoint.
La vie privée de l’employé n’est pas mise entre parenthèses durant le temps de
présence au travail. 11 »
(MONJARET Anne,
2001, p 92
Amilcar Ciola partisans
de l’approche systémique, explique qu’on ne peut pas amputer une partie de ses
appartenances sans amputer son identité. Ce qui peut néanmoins être
problématique, c’est la place que prend la vie sociale sur le lieu de travail.
Il ne s’agit pas de co-construire
un référentiel commun réducteur des pratiques professionnelles mais bien de
déterminer une enveloppe minimale de valeurs communes, de principes
d’intervention, de pratiques minimales communes.
L' ENVELOPPE CULTURELLE MINIMALE COMMUNE comme défini par Vincent Leenhardt, n’exclue pas
les autres formes de pratiques professionnelles qui peuvent se formuler à
travers des tentatives d’harmonisation des interventions plurielles. Cela peut alors être le fondement d’un référentiel
commun d’objectifs à atteindre, qui
tiendra compte de la multiplicité des points de vues reconnue par chacun des
membres de l’équipe comme une richesse incontestable dans la compréhension de la situation des usagers.
Ce que Jacques
Ardoino[1]
appelle la « multiréférentialité ». « On ne peut pas être spécialiste de tout. Il y a une sorte
d’impossibilité à regarder de partout, puisque ce sont des regards multiples
[…] Ce qui est important […] c’est que s’il y a plusieurs regards, cette
pluralité soit consciente d’une hétérogénéité des différentes composantes, des
différends regards. »
« Mutualiser les compétences de tous les professionnels, n'est pas les
superposer mais les entrecroiser »
Antoine de Saint Exupéry[2] a écrit que :
« La pierre n’a point d’espoir d’être autre chose que pierre. Mais de collaborer, elle s’assemble et devient temple »
La
régulation est définie par Claude CHANIER , psychanalyste, comme « fait
qu'une équipe soit un groupe en dynamique, c'est à dire, non pas un ensemble
d'individualités se défendant les unes des autres, cherchant à s'affirmer pour
construire un projet commun, mais une entité composée de singularités qui se
respectent et œuvrent ensemble, afin d'être en capacité de converger sur un
objectif tout à la fois identique et différent pour chacun ».
[1] PAPAY Jacques et ARDOINO Jacques : temps,
éducation et formation. Hors série « le sociographe » n3, 2008.
Recherche en travail social 193 pages. Page 119
[2] Citadelle est un livre
posthume publié en 1948. Dans laquelle Antoine de Saint-Exupéry a rassemblé les
méditations de toute une vie qui reste inachevé.
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