vivre et travailler ensemble
lundi 21 septembre 2020
lundi 19 mars 2018
METHODO : Comment Problématiser ?
LA
PROBLEMATIQUE -TENTATIVE DE DEFINITION
• La définition du dictionnaire
PROBLEMATIQUE :
1. Qui prête à discussion ; dont l’existence, la vérité, la
certitude, la réussite est douteuse… (
Aléatoire, douteux ; Hypothétique ;
Equivoque, suspect ; Incertain)…
2. Art, science de poser les problèmes (Questionnement) ;
ensemble des problèmes dont les éléments sont liés…
[Le Grand Robert de la langue française. Deuxième édition.
Dictionnaires Le Robert, 1992.
Vol 7, p. 784]
• Définir des critères de la
problématique
Des propositions correctes de
problématiques :
1.
En quoi la chasse influe-t-elle sur la faune de notre région ?
2.
L’action de dégazéifier puis regazéifier certaines eaux minérales naturelles
est-elle importante pour les consommateurs ?
3.
Emploi-jeune : marchepied pour l’emploi ou voie de garage ?
4.
Comment les gens se représentent-ils l’effet des pastilles d’iode en cas
d’accident nucléaire ?
5.
La cigarette est-elle un moyen de socialisation pour le jeune ?
Des propositions qui ne sont
pas des problématiques :
1.
Qu’est-ce qu’un additif dans les aliments ?
2.
Quel téléphone portable faut-il choisir ?
3.
Quelle est l’évolution de la notion de temps dans l’histoire ?
4.
Comment se déroule une éruption volcanique ?
Des propositions à classer en
problématiques ou non… ou à reformuler :
1.
Pourquoi certaines personnes arrachent-elles les plantes OGM ?
2.
La présence d'un club sportif de haut niveau dans une ville a-t-elle seulement
des conséquences positives ?
3.
Le vélo est-il un bon moyen de locomotion en ville
4.
Comment peut-on expliquer le développement touristique de notre région ?
5.
La vision chez le chat
ET
TOUJOURS, LES NOTIONS !
Les
notions sont les points fixes du programme. Il faut donc que le sujet et la
problématique choisis permettent de les éclairer. On peut même se donner pour
règle d’utiliser forcément un ou plusieurs des mots constituant la liste des
notions au programme pour formuler la question à débattre.
QUELQUES
EXEMPLES DE PASSAGE DU THÉME AU SUJET PUIS À LA QUESTION
QUATRE
THÈMES POUR CHAQUE NIVEAU
Citoyenneté et civilité
Représentation et légitimité du pouvoir
politique
Evolution des sciences et des techniques
Citoyenneté
et intégration
Formes de participation politique et action
collective
Exigences renouvelées de justice et d’égalité
Citoyenneté
et travail
République et particularismes
La construction européenne
Citoyenneté
et transformations des liens familiaux
Devoirs du citoyen
La mondialisation
JE CHOISIS
UN THÈME :
Citoyenneté et transformations des liens
familiaux
Républiques et particularismes
La citoyenneté et la mondialisation
UNE INFINITÉ
DE SUJETS S’OFFRENT À MOI
L’adoption
Le PACS
Les
naissances hors mariage
Les
naissances sous X
Les familles
recomposées
Les familles
monoparentales
Droits et
devoirs des enfants et des parents
Le divorce
Le mariage
L’avortement
La
contraception
Le(s) communautarisme(s)
Le(s)
régionalisme(s)
Les langues
régionales
La Corse
L’État, la
laïcité et les religions
La parité
hommes-femmes
La mondialisation économique.
Le commerce
mondial
L’organisation
mondiale du commerce
Le rôle des
entreprises multinationales
Les
antimondialistes
Les
altermondialistes
Les sommets
de Davos
Le G8
La
mondialisation culturelle
Les grandes
organisations internationales (ONU…)
Le projet de
taxation des transactions financières (ATTAC)
Le
développement durable
La lutte
contre la pollution
JE CHOISIS
UN SUJET : PAR EXEMPLE :
L’accouchement sous X
L’État, la laïcité et les religions
Les mouvements « altermondialistes »
J’ÉVITE DE
POSER UNE QUESTION QUI NE SE POSE PAS :
« Qu’est-ce que l’accouchement sous X ? » :
Simple formulation interrogative du sujet. La définition de l’expression,
concept juridique, ne pose pas réellement problème.
« Les religions menacent-elles l’État
français? » : On n’en est pas là.
« Pour ou contre la mondialisation ?» : Le
débat risque rapidement de s’enliser.
JE MOBILISE
LES NOTIONS DU PROGRAMME
Droit de la personne, sociaux et politiques,
citoyenneté, droits de l’homme et du citoyen
Pouvoir, État de droit, citoyenneté,
démocratie légitimité (me semble-t-il, au moins bien sûr dans le sens moral du
mot)
Citoyenneté, justice, intérêt général,
responsabilité, éthique
JE FORMULE
DES QUESTIONS QUI FONT EFFECTIVEMENT DÉBAT
Doit-on autoriser les enfants nés sous X à
connaître l’identité de leur mère ? Ou, pour reprendre une notion du programme
: connaître sa mère génétique est-il un droit de la personne ?
Le foulard islamique : attribut légitime de la
liberté religieuse ou signe d’oppression des femmes ?
L’Etat, en
France, doit-il légiférer sur les signes d’appartenance religieuse, dangers et
intérêts d’une législation.
Les « altermondialistes », avant-garde d’une
citoyenneté mondiale, ou réactionnaires ?
VOILÀ, JE
TIENS MA PROBLÉMATIQUE
QU’EST-CE QU’UNE PROBLEMATIQUE ?
1. Définition de la
problématique
2. Qu’est-ce qu’une bonne
problématique ?
3. Comment problématiser ?
1. Définition de la
problématique
- Selon le Robert, une problématique, c’est «
l’art de poser les problèmes »... Problématiser, c’est donc être capable
d’interroger un sujet pour en faire sortir un ou plusieurs problèmes. Au-delà,
l’élaboration d’une problématique suppose la capacité à articuler et à hiérarchiser
ces problèmes.
-
Un problème sous forme de questions
Problématiser,
c’est l’art de poser les questions pertinentes – qui est une caractéristique de
toute activité scientifique. Cf. Lévi-Strauss : « Le savant n’est pas celui qui
donne les bonnes réponses, mais celui qui pose les bonnes questions ».
On
peut imaginer formuler une problématique, en posant une question à laquelle l’article
ou le dossier apporte une réponse (mais différente toutefois d’une solution
définitive). En fait, il ne s’agit pas tant d’apporter une réponse que de la
construire progressivement, en approfondissant la question initiale.
L’EFFORT DE PROBLEMATISATION,
c’est la « capacité à faire surgir du sujet une série de questionnements et de
problèmes articulés entre eux et à choisir un angle d’attaque pertinent et
fécond » (Rapport du jury, Capes de
Sciences Economiques et Sociales, 1998).
Il
implique donc :
1) travail de reformulation sous forme d’un ou plusieurs
questions articulées ;
2) stratégie argumentative permettant de répondre de manière cohérente
à l’ensemble de ces questions
- La problématique donne sens au devoir et en constitue la clé
de voûte (Le Méhanèze, 1999)
- La problématique peut souvent être formulée sous forme de
paradoxe.
2. Qu’est-ce qu’une bonne
problématique ?
3 caractéristiques :
-Problématique
« englobante » : donne au sujet son extension maximale ; les principaux aspects
du sujet sont abordés.
-Problématique
« actuelle » : prend en considération l’état le plus récent du débat théorique
et des données empiriques, tout en les mettant en perspective dans le temps et
dans l’espace.
-Problématique
« féconde » : la plus riche possible.
FICHE METHODOLOGIQUE
3. Comment
problématiser ?
Remarque : ici, il s’agit de voir comment élaborer une
problématique (dissertation)
- 2 éléments essentiels pour la
dissertation :
* L’enjeu
de toute dissertation, c’est de transformer l’énoncé en un sujet de réflexion ;
de
répondre à
une question implicite ou explicite ;
* à sujet
unique, problématique unique (c’est-à-dire un même enjeu principal).
-De l’analyse du sujet au choix
d’une problématique :
1ère étape
: l’analyse du sujet ;
2ème étape
: Conseils techniques ;
a. Comment
analyser un sujet ?
Cf.
notamment Etienne et Revol (2002).
-Savoir
lire un énoncé :
* conseil
: recopier l’énoncé.
* bien
lire un énoncé, de manière à le circonscrire :
.. Bien saisir la signification du sujet,
de manière à éviter trois principales erreurs :
• Traiter
un autre sujet que celui qui est posé ;
• Etendre
abusivement le champ du sujet (hors sujet) ;
• Ne
traiter qu’une partie du sujet.
.. Règle d’or : « traiter tout le sujet,
rien que le sujet » (cf. rapport sur l’oral du
Capes de SES, 1997)
* lire
avec méthode l’énoncé : tous les termes n’ont pas la même valeur.
• Ceux qui
permettent d’identifier la nature de la question : « dans quelle mesure… », «
peut-on dire… » appellent une réponse nuancée, alors que « montrez que »
indique que seul un aspect de la question doit être étudié ;
• Ceux qui
appartiennent au langage spécialisé (de la science politique, du droit, …) et
qui détermine le champ conceptuel du sujet ;
• Ceux qui
donnent des indications spatio-temporelles : le cadrage du sujet.
.. Trois éléments doivent être
identifier dans tout sujet :
1. La
question : que me demande-t-on ?
2. Le(s)
thème(s) d’étude : sur quel domaine de connaissances ?
3. Le
cadre : dans quel contexte spatio-temporel ?
- Comprendre le sujet :
A.
Trois types de sujets :
Il
existe différents types de sujets, plus ou moins problématisés – selon que la
question est explicite (sujet formulé sous forme interrogative) ou implicite
(concepts reliés par la conjonction de coordination ‘et’ ou formulation suggérant
l’existence d’un débat). 3 catégories :
* les énoncés sans
problématique apparente : les sujets de type ‘analyse’
Ex : « Les
ouvriers dans la société contemporaine ».
2 stratégies a priori :
•
L’inventaire de manière à englober tous les aspects du sujet
2 risques
: l’absence de problématique ; en rester au superficiel .. à éviter
• Choisir
un angle d’attaque jugé particulièrement pertinent : une stratégie plus
risquée, mais intéressante.
* les énoncés à problématique
explicite : sujets de type ‘discussion’
Ces
sujets sont introduits par les expressions : « Faut-il… ? », « Peut-on… ? », «
Est-il
souhaitable…
? », « Dans quelle mesure observe-t-on… ? » Ex : « Peut-on encore parler d’une classe
ouvrière ? » Ces sujets portent souvent sur des thèmes qui prêtent à la
controverse :
• Quant à
la pertinence d’une notion ou d’un auteur : « Dans quelle mesure les employés
constituent-ils
un groupe social ? » ;
• Quant à
la possibilité d’un phénomène : « La fin des ouvriers ? » ;
• Quant au
caractère souhaitable d’une politique : « L’intervention de l’Etat est-elle une
solution
aux défaillances de marché ? » ;
• Quant à
l’impact d’un phénomène A sur un phénomène B.
* les énoncés à problématique
implicite : sujets de type ‘mise en relation’
• le plus
souvent, conjonction de coordination ‘et’
Ne pas
étudier chaque phénomène séparément, mais au contraire envisager leur
ARTICULATION : complémentarité ou opposition ; corrélation ; relation de causes
ou d’effets.
Cela
implique d’étudier systématiquement les deux types de catégorisation : par
rapport au contexte de l’émergence d’un phénomène et par rapport à la manière
d’appréhender la réalité sociale. Ex : « Pauvreté et exclusion ».
• « ou » :
moins d’ambiguïté. Le sujet suggère d’envisager successivement les deux aspects
du
problème. Ex : « L’opinion publique, construction ou photographie du réel ? »
B. Les thèmes d’études
.. Il s’agit de clarifier les
concepts mobilisés par le sujet ;
•
définir chaque terme ;
•
distinguer les mots proches (ne pas confondre des termes voisins) ;
•
ne pas prendre le tout pour une partie et vice versa.
C. Le cadre spatio-temporel
Plusieurs types de sujets de ce
point de vue :
•
sujet explicitement situé ; Ex : « Vous présenterez les déterminants du vote
dans la France des années 2000 ».
•
sujet implicitement situé (par les termes « actuellement », « aujourd’hui », «
encore ») ;
Ex
: « Quels sont les principaux facteurs influençant le vote aujourd’hui ? »
•
sujet non délimité : lorsque le cadre n’est pas fixé avec précision dans
l’énoncé, vous devez
le
faire, en justifiant rapidement le choix dans l’introduction. Ex : « Les
déterminants du vote ».
b. Conseils techniques
-
Formuler les différentes questions qui se posent par rapport au sujet :
* divers types de questions :
• En quoi
? dans quelle mesure ?
• Par
quels moyens ? Comment ?
• Pourquoi
?
* le but de ces questions : ce
n’est pas de décrire, mais d’impulser une dynamique.
-En
sélectionner une ou deux autour desquelles tout le développement sera
construit.
* éviter de poser trop de
questions, car une surabondance de questions témoigne d’une
incapacité à sélectionner les
axes principaux, à repérer les variables clé ;
* s’il y a plusieurs questions,
ne pas les présenter successivement, mais introduire des
phrases de transition qui
montrent pourquoi la question suivante est pertinente et dépasse la
précédente ou se présente sur
un niveau différent.
-Attention
: si le sujet est formulé sous forme de question, la problématique ne doit pas
reprendre
la même question comme problématique.
Références
mentionnées :
FERREOL
Gilles, La dissertation sociologique, Armand Colin, 2000, 192 p.
LE MEHANEZE – LEFAY Sophie, La dissertation, Edition du temps,
1999, 158 p.
REVOL René et ETIENNE Jean, La dissertation économique, Paris,
Armand Colin, coll. Cursus, 191 p.
CONSEILS POUR FAIRE UN PLAN
CONSEILS POUR PLANS ET PROBLEMATIQUES
REMARQUE PRÉLIMINAIRE
: Ceci n’est pas une référence mais plutôt une
liste de différentes questions à se poser lors de la rédaction d’une réflexion
sur l’équipe. Les réponses ne sont aucunement exhaustives.
LOGIQUE
DU DÉROULÉ :
1) annoncez rapidement la problématique que vous
voulez étudier et sous quel angle vous allez le traiter
2) ensuite vous présentez le contexte avec le
style d'institution, son fonctionnement, le fonctionnement de l'équipe et les
grandes lignes des moyens de communication
LE
CONTEXTE :
Placer le
contexte avant la présentation de la situation
Dans le contexte
on peut trouver :
- L’institution,
- Sa mission,
- ses particularités,
- ses moyens de communication officielle,
- ses moyens de communication effectifs.
- L’équipe,
- son projet éducatif,
- sa composition,
- ses moyens de communication spécifiques
Toutes les explications doivent plutôt se
retrouver dans l'analyse et les citations d’éléments théoriques en soutien de
cette analyse
Donc vous devez, une fois le premier jet écrit
où l'on a tendance à se raconter et à vouloir décrire dans le détail un fonctionnement
que l'on a eu quelquefois du mal à comprendre, enlever des parties d'explications,
pour les replacer dans l'aspect analyse, enlever ce qui est de vos interprétations,
pour questionner leur bien fondé et en tirer des hypothèses et analyse
Le contexte doit servir à comprendre la
situation de communication et de positionnement que vous allez relater.
LE
JOURNAL :
Les évènements indiqués doivent relater vos
communications et relations avec votre équipe et votre organisation de façon
précise de façon à ce que l’on puisse constater l’utilisation des moyens de
communication mis en place. La situation n’est que support
Évitez les définitions qui doivent prendre place
L’ANALYSE
:
Séparez bien les constats et les solutions
auxquelles vous pensez : entre les deux il nous faudra de la théorie qui
viendra légitimer votre positionnement pour vous aider à le réinterroger.
LE
POSITIONNEMENT PERSONNEL DANS L’ÉQUIPE :
Imagez par des anecdotes ou des exemples
concrets.
Souvent certains éléments que l’on raconte au
début du document, lorsque l’on s’est mis à écrire, sur son arrivée, son
adaptation dans le groupe, seront à mettre dans la dernière partie :
positionnement personnel
DEFINIR POUR MIEUX S'ENTENDRE
DIFFÉRENTES DÉFINITIONS À PROPOS DE L’ÉQUIPE, DE LA
COHÉSION, DE LA COMMUNICATION EN ÉQUIPE
Pour un bon travail
d’équipe, Yves Boutroue, décrit huit éléments indispensables : « des conditions objectives, une
systématicité de la trace écrite, des références communes, des réunions, un
climat de confiance, un encadrement motivant, un professionnalisme sans faille
et, la transparence et la loyauté.» (Y. BOUTROUE, 2008).
L’appartenance
signifie selon Mucchielli. R : « Sentir
le groupe dans lequel on se trouve et se sentir soi-même de ce groupe, englobe
un ensemble d’attitudes individuelles et de sentiments, désignés par le mot
" appartenance 4 » (MUCCHIELLI Roger, 1980, p 47).
L'être humain a besoin d'appartenir à un groupe, de s'associer aux autres. Le
sentiment d’appartenance nourrit l’estime de soi, et nourrit l’estime que
l’on a de l’équipe et de notre travail ensemble. « La cohésion est fondée principalement sur la qualité du lien
d’appartenance de ses membres 5
» (MUCCHIELLI Roger, 1995,
p 99).
Le CNRTL, définit la COHESION comme une « union, solidarité étroite; caractère quasi indestructible du lien qui unit les membres d'un groupe. 6 » D’une part une cohésion dans le travail (le travail ensemble) et une cohésion entre les individus (sentiment d’unité). « C’est sans doute le sentiment d’appartenance à travers une culture partagée qui va conditionner ce qu’il est convenu d’appeler la « bonne ambiance », facteur favorisant la participation et l’épanouissement de chacun à travers et pour le groupe. 7 ». (TRAMONI A-V, RENAUD. M-H, 2000, p 18).
COMMUNICATION INFORMELLE
« La communication informelle est un ensemble
d’échange non programmés à l’intérieur de l’entreprise et qui ne porte pas
nécessairement sur la nature du travail ou ne sont pas actés par la hiérarchie. 8 » (DUTERME Claude, 2002, p
12)
La
communication informelle intégre des informations variées qui vont de la
communication , d’éléments de nos provenances, des éléments de notre vie
sociale, de notre vie intime, de notre caractère, de notre façon de prendre les
choses, de nos peurs, de nos obsessions, de nos plaisirs, de nos peines, de nos
joies, et surtout ce qui sera utile pour les régulations, des informations sur
notre ressenti du moment ou suite à une évènement partagé.
Donner
des informations sur sa vie ailleurs qu’au travail, est un moyen de rappeler à
l’autre notre propre dimension humaine,
et de permettre des formes d’identification plus larges que juste celles de
l’équipe. Ces informations viendront renforcer le sentiment d’appartenance ou
au contraire créer une tension par-dessus laquelle chacun devra passer et
accepter les différences et les singularités de l’autre. (Équilibre entre les
deux processus psychiques à l’œuvre dans le fait de faire partie d’un
groupe : personnification et individuation.). Là où nous sommes
ressemblants, là où nous sommes différents, appartenance ne signifie pas alors
que nous sommes tous en affinité, mais que nous appartenons, avec nos
singularités à une équipe et trouvons du plaisir à travailler ensemble. Ce phénomène
de balancier entre personnalisation et individuation, explique qu’un groupe passe par des phases de
maturité diverses. Cf fichier « communication interne » et
dossier « balance de la socialisation »
« Ce
qualificatif d’intime devrait être réservé à ce qui est au plus profond de
chacun. Ce lieu le plus en dedans où se constitue l’essence, où se fond le
mélange intime de l’avoir et de l’être 9 ». (CHAPUIS Bertrand, 2010, page)
La vie privée pourrait se définir comme « tout ce qui est strictement intime,
personnel et qui n'est pas ouvert à tout public 10 ». (MEDA Dominique, année, page)
Alors que la vie sociale est ce qui
se voit, ce qui s’annonce à la communauté.
« La vie
privée et la vie professionnelle ne sont pas deux univers opaques et disjoint.
La vie privée de l’employé n’est pas mise entre parenthèses durant le temps de
présence au travail. 11 »
(MONJARET Anne,
2001, p 92
Amilcar Ciola partisans
de l’approche systémique, explique qu’on ne peut pas amputer une partie de ses
appartenances sans amputer son identité. Ce qui peut néanmoins être
problématique, c’est la place que prend la vie sociale sur le lieu de travail.
Il ne s’agit pas de co-construire
un référentiel commun réducteur des pratiques professionnelles mais bien de
déterminer une enveloppe minimale de valeurs communes, de principes
d’intervention, de pratiques minimales communes.
L' ENVELOPPE CULTURELLE MINIMALE COMMUNE comme défini par Vincent Leenhardt, n’exclue pas
les autres formes de pratiques professionnelles qui peuvent se formuler à
travers des tentatives d’harmonisation des interventions plurielles. Cela peut alors être le fondement d’un référentiel
commun d’objectifs à atteindre, qui
tiendra compte de la multiplicité des points de vues reconnue par chacun des
membres de l’équipe comme une richesse incontestable dans la compréhension de la situation des usagers.
Ce que Jacques
Ardoino[1]
appelle la « multiréférentialité ». « On ne peut pas être spécialiste de tout. Il y a une sorte
d’impossibilité à regarder de partout, puisque ce sont des regards multiples
[…] Ce qui est important […] c’est que s’il y a plusieurs regards, cette
pluralité soit consciente d’une hétérogénéité des différentes composantes, des
différends regards. »
« Mutualiser les compétences de tous les professionnels, n'est pas les
superposer mais les entrecroiser »
Antoine de Saint Exupéry[2] a écrit que :
« La pierre n’a point d’espoir d’être autre chose que pierre. Mais de collaborer, elle s’assemble et devient temple »
La
régulation est définie par Claude CHANIER , psychanalyste, comme « fait
qu'une équipe soit un groupe en dynamique, c'est à dire, non pas un ensemble
d'individualités se défendant les unes des autres, cherchant à s'affirmer pour
construire un projet commun, mais une entité composée de singularités qui se
respectent et œuvrent ensemble, afin d'être en capacité de converger sur un
objectif tout à la fois identique et différent pour chacun ».
[1] PAPAY Jacques et ARDOINO Jacques : temps,
éducation et formation. Hors série « le sociographe » n3, 2008.
Recherche en travail social 193 pages. Page 119
[2] Citadelle est un livre
posthume publié en 1948. Dans laquelle Antoine de Saint-Exupéry a rassemblé les
méditations de toute une vie qui reste inachevé.
lundi 5 mars 2018
1. Introduction :
Pourquoi la guerre ?
« La guerre naturelle
de chacun contre tous du philosophe Thomas Hobbes (Le Léviathan)
Les Hommes sont égaux par nature
…la différence entre un
homme et un autre homme n’est pas assez considérable pour que personne puisse,
se basant là-dessus, réclamer pour soi un avantage auquel un autre ne peut
prétendre tout aussi bien…
De l’égalité procède la Défiance
De cette égalité de
capacité résulte une égalité de l’espoir de parvenir à nos Fins. Si deux hommes
désirent une même chose que tous deux ne peuvent avoir, ils deviennent donc
ennemis ; et en poursuivant leur But (qui est dans la plupart des cas leur
conservation propre et quelquefois seulement leur plaisir), ils s’efforcent de
se détruire ou de se subjuguer l’un l’autre.
De la défiance procède de la guerre.
Dans un tel état de
défiance réciproque, le moyen le plus raisonnable d’assurer sa sécurité est de
prendre les devants, c’est-à-dire, soit par la force, soit par ruses, de
réduire le plus de gens que l’on peut, et cela jusqu’à ce que l’on ne voie plus
autour de soi de puissance suffisamment grande pour constituer un danger…. Par
conséquent on doit accorder à chacun autant de domination sur les autres qu’il
en est nécessaire à sa conservation. »
À contrario, si l’on se met à la recherche d’éléments
constructifs permettant d’organiser des relations constructives et donc
efficaces entre les êtres humains, l’idée de Vincent Leenhardt sur la
construction d’un circuit confiance entre les personnes, et les définitions de
Will Schutz sur les besoins sociaux de l’être humain ( inclusion, contrôle, et
ouverture). Içi il s’agit de l’importance du contrôle comme socle de la
meilleure connaissance de l’autre, et de la construction de la confiance
professionnelle.
« …en l’absence d’une
puissance capable de s’imposer à eux tous, les hommes n’éprouvent aucun plaisir
à se réunir. Chacun tient à ce que son voisin l’estime au même prix qu’il
s’estime soi-même.
D’où le besoin d’inclusion, de se sentir estimé,
valorisé, reconnu, avoir de l’importance aux yeux des autres comme l’annonce
schutz dans son besoin d’inclusion. Même si lorsque Hobbes énonce le besoin
d’estime à la même hauteur que son estime personnelle, il omet de souligner que
le besoin d’être reconnu par les autres sera d’autant plus grand que l’on ne
s’estime pas suffisamment soi-même. Et que l’un des chemins pour résoudre ce
dilemme sera un cheminement de développement de sa confiance en soi par les
retours professionnels positifs, mais aussi d’un travail individuel de développement
de son estime personnelle.
« Nous trouvons donc, dans la nature humaine,
trois principes causes de discorde : tout d’abord, la compétition ; en second
lieu, la Défiance ; et en troisième lieu la gloire.
La première pousse les
hommes à s’attaquer en vue du Gain, la seconde en vue de la sécurité, et la
troisième en vue de la réputation. La compétition fait employer la violence
pour se rendre Maître de la personne des autres, de leurs femmes, de leurs
troupeaux ; la défiance la fait employer pour se défendre ; la gloire
pour des riens : en un mot, un sourire, une différence d’opinion, un autre
signe quelconque de dépréciation dirigée directement contre Soi ou
indirectement contre sa famille, ses amis, son pays, sa profession, son nom.
Hors des états civils, il y a perpétuellement guerre
contre chacun.
La guerre ne consiste pas
seulement en effet de bataille, ou d’en venir aux mains, mais elle existe
pendant tout le temps que la volonté de se battre est suffisamment avérée.
La nature du mauvais
temps ne réside pas seulement dans une ou deux averses, mais dans une tendance
à la pluie pendant plusieurs jours consécutifs, de même la nature de la guerre
ne consiste pas seulement dans le fait actuel de se battre, mais dans une
disposition reconnue à se battre pendant tout le temps qu’il n’y a pas
assurance du contraire. Tout autre temps que la guerre est la paix. »
vendredi 24 février 2017
ROLES STATUS NORMES EN EQUIPE
« Une équipe, ça se construit, l'esprit d'équipe ça se
cultive. Il faut y consacrer du temps, de l'énergie, de la volonté. Il faut se
doter des moyens appropriés pour faire
d'un groupe, une équipe orientée vers la réalisation d'un but commun et
pour maintenir vivante l'équipe ainsi constituée. »
ETYMOLOGIE, DÉFINITIONS
Le professeur Robert LAFON évoque l'étrange étymologie
de ce mot : « Equipe viendrait du vieux français « esquif », qui désignait à
l'origine une suite de chalands attachés les uns aux autres et tirés par des
hommes, est-ce l'image des bateliers tirant sur la même corde ou celle de
bateaux attachés ensemble...toujours est-il qu'on a parlé un jour d'équipe de
travailleurs pour réaliser une œuvre commune, puis ensuite d'équipe de sportifs
pour gagner un match. Il y a donc dans ce mot un lien, un but commun, une
organisation, un double dynamisme venant aussi bien de la tête que de
l'ensemble, une victoire à gagner ensemble [2]. »
Deux définitions apportent la notion de collaboration
propre à l'équipe. « Groupe de personnes collaborant à un même travail [3].» «
Groupe de personnes travaillant à une même tâche ou unissant leurs efforts dans
le même dessein. [4] »
II. les
normes du groupe et de l’équipe
- Les normes produites par l’équipe = normes sociales = règles élaborées par le groupe définissant les comportements attendus de ses membres.
Ex : costume, mais aussi
comportement
- Les effets des normes : favorables ou défavorables au fonctionnement de l’organisation
III. les fonctions générales de l’équipe seront directement
reliées à son propos, ses buts (produire des services, accompagner dans le
quotidien, informer, échanger, etc..)
Pour atteindre ses buts, appliquer ses directions de
travail, l’équipe doit déployer 3 types de fonctions :
- La production de service : définir, clarifier et atteindre les objectifs communs. Vérifier et faire en sorte que l’équipe reste fidèle à son propos, garde le bon cap. (ex : proposer, recadrer, fournir de l’information, etc..)
- La facilitation d’un fonctionnement correct en gardant en son sein des relations constructives, ou en maintenant l’union, l’appartenance. (Ex : encourager à s’exprimer, remercier celui qui fait un apport, accepter une suggestion, proposer un compromis, détendre l’atmosphère.)
- La régulation de façon à ce que l’équipe s’adapte au contexte comme à ses propres membres en construisant ses propres règles et méthodes en accord avec le projet institutionnel, mais aussi avec le projet éducatif du service, mais aussi en tenant compte des rôles et personnalités professionnelles de chacun.(proposer une méthode, répartir le travail, établir un planning, dépasser un conflit.)
III.
Rôles et statuts
- Rôles et statuts (cf feuille 11)
La notion de statut
« Le concept de statut se réfère à la position qu’une personne occupe dans un groupe social, et à l’évaluation d’une telle position sur une échelle de prestige »(Shilligo, 1973)
« Le concept de statut se réfère à la position qu’une personne occupe dans un groupe social, et à l’évaluation d’une telle position sur une échelle de prestige »(Shilligo, 1973)
La notion de
rôle
Les rôles sont les aspects dynamiques des statuts, c’est-à-dire les conduites attendues des personnes en fonction de leur statut (Shilligo, 1973). Les travaux tendent à distinguer :
Les rôles sont les aspects dynamiques des statuts, c’est-à-dire les conduites attendues des personnes en fonction de leur statut (Shilligo, 1973). Les travaux tendent à distinguer :
- les rôles relatifs à la tâche du groupe, c’est-à-dire à son système externe
- les rôles à fonction socio-émotionnelle, relatifs au système interne.
- Les trois types de rôles en fonction des fonctions déjà données
Il est
défini comme une relation établie entre le leader et les participants du
groupe. Le locus of leadership se trouve à l'intersection de:
- - la situation (type de tache, structure sociale, règles, histoire…)
- - le leader (légitimité, compétence, motivation, personnalité)
- - les participants (attentes, personnalité, compétences, motivations…)
Les styles de leadership
Lippit et White (1972) ont tenté une expérience avec trois styles de commandements sur trois groupes d'enfants. Ils ont tiré des conclusions sur trois plans:
Lippit et White (1972) ont tenté une expérience avec trois styles de commandements sur trois groupes d'enfants. Ils ont tiré des conclusions sur trois plans:
- - le climat socio-émotionnel
- - les performances
- - la cohésion
Un premier
groupe reçoit un leader autoritaire qui décide des buts, des moyens et de la
répartition des taches sans demander l'avis des membres. Ce style induit:
- - un climat apathique, avec des décharges d'agressivité envers certains membres du groupe ou vers l'extérieur,
- - des performances satisfaisantes et régulières qui s'effondre en l'absence du leader
- - un groupe peu cohésif
Un second
reçoit un leader démocratique qui propose des objectifs et des moyens, et
négocie une répartition des rôles avec les membres. Ceci entraîne:
- un bon climat socio-émotionnel et une satisfaction
des membres
- des performances élevées même en l'absence du leader
- un groupe très cohésif
Un troisième
reçoit un leader "laissez-faire" qui n'intervient que si on lui
demande:
- le climat est le même que dans le premier groupe
- insatisfaction encore plus grande
- manque de cohésion majeure
1. RÔLES QUI FAVORISENT NETTEMENT LE FONCTIONNEMENT EN ÉQUIPE :
a. L’animateur :
i. facilitateur
ou leader ?
ii. Les
styles d’animation et leurs intérêts.
iii. Les
autres rôles dans une réunion
iv. susciter
l’intérêt et permettre le plaisir
b. Les
profils de fonctionnement personnel complémentaires et nécessaires pour une meilleure
qualité des décisions dans une équipe selon Deepack Adize :
(1) L’administrateur
(2) Le producteur
(3) L’entrepreneur
(4) L'intégrateur
B. Le cadre et les règles du jeu en équipe :
1.Importance du cadre ;
2.Quelles règles ?
3. Collision de valeurs entre rôle et statut
C. Les aspects fonctionnels qui permettent de rendre une équipe efficace :
a) Le rôle de la qualité et de la chaleur des relations
b) Règles de fonctionnement : décisions partagées et applications claires et strictes
Influence du style de management : le management c’est
séparer la prise de décision de leur application.
Cf les cas de figure
CARACTÉRISTIQUES
DE L'ÉQUIPE
Pour
Pierre CAUVIN « Le statut de l'équipe connaît tous les degrés de formalisation,
à commencer par l'absence de statut, mais elle est le lieu où se développent
les solidarités, où se renforcent les
actions de chacun par le jeu des échanges, où s'unifie l'activité, où se crée
un esprit commun. [5] »
Une
équipe heureuse, fait montre d'un climat chaleureux, un climat de confiance, où
le sentiment d'appartenance est prégnant, source de cohésion. « La cohésion est
fondée principalement sur la qualité du lien d'appartenance de ses membres. [6]
» «l'appartenance de la part des
membres, gage de participation et de coopération, est le vécu singulier de ce
qui est cohésion au niveau groupal. [7] »
« C'est sans doute le sentiment d'appartenance
à travers une culture partagée qui va conditionner ce qu'il est convenu
d'appeler la « bonne ambiance », facteur favorisant la
participation
et l'épanouissement de chacun à travers et pour le groupe. [8] »
D'après
Roger MUCCHIELLI, aux critères de l'être en groupe, l'appartenance à une équipe
donne un relief particulier et y ajoute le désir de collaborer au travail
d'équipe en s'efforçant de promouvoir le succès de l'équipe. L'auteur ajoute
que « Dans la mesure où comme le disait Durkheim, « les valeurs morales sont
des valeurs sociales », il n'est pas
étonnant de constater que l'appartenance à une équipe devient rapidement une
éthique.[9]»
L'équipe a ses valeurs, ses codes moraux auxquels tous les travailleurs sociaux
croient, adhérent, ce qui fédère les acteurs et crée le véritable esprit
d'équipe. Chaque membre de l'équipe s'identifie à son groupe. Pour R.
MUCCHIELLI « L'identification au groupe, c'est sentir le groupe comme le sien,
les réalisations du groupe comme siennes, ses succès et ses échecs comme siens.
L'identification n'est pas soumission, dévalorisation, démission mais au
contraire, elle est un moyen de satisfaction, d'acquisition de prestige, et par
là valorisante. [10] »
Mais une équipe est fragile, sa construction est longue, c'est un construit humain où
chaque individu a son importance. Un seul élément peut détruire cet équilibre
instable tel un château de cartes. A l'opposé, une seule personne peut aussi
être une source inestimable de motivation et d'apaisement dans une équipe.
Exemple :
cet éducateur Francis, avec qui travailler était un réel plaisir. Il avait un
réel sens du travail en équipe et les mots qu'il choisissait pour s'adresser à chacun
renforçaient les liens entre tous. Même sans se parler, tout coulait de source,
chacun anticipait sur les attentes de l'autre. Naturellement, spontanément, une
coordination quotidienne s'instaurait, les suivis étaient assurés dans les
meilleures conditions possibles, dans le respect des valeurs de l'autre, dans
le respect de l’usager. « Nous
étions réellement en phase dans la façon faire, de dire, de ne pas dire. Avec
lui, le non-dit prenait une autre dimension. Il nous donnait ce sentiment
étonnant, après
notre journée de travail, de pressentir
que le lendemain serait sûrement encore mieux...Il reste notre plus beau
souvenir de travail en commun. Cependant, il ne pouvait porter à lui seul
l'équipe vers l'avant, et la cohésion réalisée autour de sa personne a disparue
lors de sa mutation. Nous étions conscients de cette dépendance affective et
savions que son départ aurait de lourdes conséquences ; nous n'avons pas su
gérer son départ. »
R.
MUCCHIELLI décrit de ce type d'expérience : « Une équipe trop fortement liée à
une personnalité dominante ou prestigieuse risque aussi de disparaître avec son
chef ou de se transformer en association du souvenir. [11] »
CONDITIONS
DU TRAVAIL EN ÉQUIPE
Robert
Mucchielli définit dans son livre « Le travail en équipe », les conditions du
travail d'équipe.
1. « Une communication interpersonnelle bilatérale facile dans toutes
les directions et non pas seulement selon le réseau constitué en vue de la
tâche ;
2. L'expression possible des désaccords et des tensions ;
3. La non mise en question de la participation affective du groupe ;
4. L'entraide en cas de difficulté d'un des membres ;
5. La volonté de suppléance d'un membre défaillant ;
6. La connaissance a priori des aptitudes, réactions, initiatives de
tous les autres par chacun ;
7. La division du travail après élaboration en commun d'objectifs et
acceptation d'une structure si la tâche l'exige et en fonction de la tâche.
[12] »
Nous
voyons à quel point l'équipe apporte une autre dimension au groupe. Cependant,
ces conditions nécessaires au travail en équipe ne peuvent suffire.
L'auteur
ajoute qu'il faut de plus, qu'individuellement soient respectées les conditions
normales de toute action individuelle, consciente et efficace. Elles concernent
:
1. « L'objectif du travail, le résultat à atteindre ;[…]
2. La situation actuelle et les moyens disponibles ;[…]
3. Les retours (feed-back) de l'action et de ses résultats, ainsi que
l'utilisation de ces retours ;
4. Les changements intervenant éventuellement dans la situation à
quelque niveau que ce soit [13] »
COHÉSION ET COHÉRENCE DE LA COMMUNICATION
INTERNE
Si
l’on se réfère à la communication interne d’établissement l’on peut avancer la
grille suivante : indicateurs de bon fonctionnement de la communication interne
selon G. Lemitres :
Efficacité
(performance) : atteinte du propos, des objectifs généraux de l’équipe ou
du service. Les résultats de la production de service sont conformes aux
attentes globales.
Cohérence :
« Nous faisons ce que nous disons »
-
Réception et transmission des
informations et données.
-
Respect des protocoles institutionnels.
-
Communication formelle écrite (différents
supports) et orale (réunions, entretiens).
-
Respect des règles de fonctionnement
propre à l’équipe.
-
Rappel des valeurs partagées formulées
ensemble.
Cohésion :
Bon climat social.
-
Cultiver la qualité des relations
interpersonnelles. Y amener humanité et chaleur humaine.
-
Communication informelle (différents
supports, sms, chat, conversations de couloir)
Efficience :
Gestion juste des moyens à utiliser. Souci de simplicité.
Cohérence
|
Cohésion
|
Style de comm
|
Effets fonctionnements
|
Image service
|
--
|
--
|
Informelle ; messages contradictoires,
violents parfois, beaucoup d’émotionnels
|
Confusion, erreurs, quiproquos
|
Confuse. Construction de légende négative
|
--
|
+++
|
Com Informelle, familiale, affective
|
Personnel satisfait quand ensemble, les usagers
sont oubliés
|
Service fermé sur lui-même
|
++
|
++
|
Com formelle et com informelle sont
nécessaires
|
Satisfaction générale
|
Forte notoriété
Construction de légende positive
|
·
Équilibrer communication formelle et communication
informelle, verbaliser en équipe, quel que soit notre statut, exige que nous
nous inscrivions dans un des trois rôles cités précédemment, mais aussi que
nous nous rappelons de la structure du « dire » à 3 niveaux :
i. Mythos :
le mythe fondateur et comment cela va créer du sens pour moi :
-
La recherche des causes anciennes ,(mon éducation, mes
ancêtres, mes vies antérieures, etc..)
-
L’héritage animal inscrit dans mes énergies (énergies
Wei en médecine Chinoise), et dans mes instincts et mes cellules ( expérience
et théorie d’Henri Laborit réflexe d’adaptation animale par
fuite/agressivité/inhibition)
ii. Logos :
le sens logique => mise en place de règles de vie pour bien fonctionner et vivre ensemble (se donner des régles, des
conventions, des rituels dans l’inclusion, le respect, l’ouverture, la
confiance et le contrôle)
iii. Eros :
sensorialité : nos sens et leurs expériences, notre ressenti
·
Pour que le « dire » ait du sens, il faut
que ces trois dimensions soit tout le temps en interaction et en équilibre,
signifier les aspects de la logique de notre travail, mais aussi en tenant
compte des légendes et histoires, et surtout en exprimant son ressenti. Alors
nos interventions verbales deviennent occasion de régulation et parfois de
médiation.
Une
équipe oscille entre deux valeurs qui lui sont essentielles :
•
la cohérence de son discours (conformité
avec le projet spécifique du service et le projet de l’établissement et
les pratiques professionnelles de
l’équipe). Celle-ci va se manifester notamment
à travers les différents moyens de la communication formelle et
notamment au travers des réunions et des transmissions d’informations. Si
l’écart entre ce qui est dit et écrit et ce qui est fait est à l’image de nos
propres contradictions personnelles. Le degré de cohérence devient critique
lorsque l’écart se transforme en oppositions, en clivages, ou maquillages diverses.
•
La cohésion des acteurs d’une équipe se construit avant tout à partir
de la communication informelle, de temps où
l’humanité des uns et des autres est contactable. Se pose alors la
question de la bonne distance comme avec les usagers : suis-je assez
humain, et est-ce que je sais garder suffisamment
de distance ? comme le pose Thierry Tournebise.[17] Comment être assez
humain sans pâtir des " lourdeurs et douleurs "
d’autrui ? Mais aussi, comment avoir la bonne distance tout en restant
suffisamment humain ?
•
À cette question Thierry Tournebise répond
simplement : « quel que soit le
secteur d’activité et quelle que soit la fonction ou le grade, "la bonne
distance", c’est : "pas de distance du tout ! »
•
Pour comprendre, il faut faire la différence
entre "être distinct" et "être distant", entre "être proche" ou "être fusionnel", il faut
aussi avoir fait le distinguo entre la chaleur
humaine et l’affectivité. Tant
que ces nuances ne sont pas clairement comprises, nous ne ferons qu’osciller entre la froideur d’une part et le copinage ou le paternalisme d’autre part.
En conséquence les comportements seront embrouillés, car intuitivement nous
percevons bien que rien de cela n’est satisfaisant.
•
La cohésion peut être excellente alors, mais la
cohérence extrêmement éloignée des objectifs fixés. L’on peut tomber dans cet
excès des « bonnes équipes » qui s’entendent si bien, où le copinage
est roi et la productivité proche de zéro. L’ambiance entre personnes est très
bonne mais c’est la production qui a été oubliée. Il y a des producteurs mais
pas de production…[18] La confiance en l’autre est présente, mais pas l’idée de
construire ensemble.
•
A l’inverse la conformité sans cohésion donnera
une apparence de cohérence enveloppée de distance froide où le manque de
contacts et de relations ouvrira la voie à toutes les signaux de démotivation
du personnel . La défiance est à l’œuvre
avec toutes ses manifestations défensives, de rigidité de
fonctionnement, et de comportements défensifs.
Les caractéristiques positives d’une équipe
Un but clair
et partagé : Les buts et la mission de l’équipe de travail
sont clairement formulés, compris et acceptés.
L’engagement dans cette direction est valorisé et reçoit l’appui des
membres de l’équipe.
Le sentiment d’appartenance : Les membres sentent qu’ils
appartiennent à une équipe qui a du succès.
Il y a de la loyauté envers l’équipe et un effort soutenu pour
l’améliorer. Le groupe exprime les
valeurs des membres. Le besoin
d‘appartenance est satisfait. Il y a
plus de chance d’accomplissement grâce au groupe.
La synergie : Les membres développent un sentiment
d’équipe. Le travail produit est plus
que la somme des parties. L’interaction
et la rencontre des forces de chacun amènent quelque chose de plus.
L’ouverture : Il est possible de
communiquer ouvertement, pleinement et franchement sur les sujets
importants. Les conflits sont perçus
comme normaux. Un climat de confiance,
d’ouverture et d’honnêteté se développe.
Cela facilite le partage de l’information. La confrontation positive est possible.
La coopération et le support mutuel : L’équipe supporte
ses membres ainsi que son leader. Les
désaccords sont résolus. S’établissent
avec le temps des relations détendues de travail, des attentes mutuelles
positives, une atmosphère de coopération, une entraide, un désir d’influencer
et d’être influencé. Les nouveaux
membres sont accueillis avec enthousiasme et on leur donne du supportL’
atmosphère informelle permet désaccord
et critiques dans un climat confortable et civilisé. Les membres de l’équipe sont
interdépendants. Les décisions sont
prises par consensus. Le leadership est
partagé. Les conflits portent sur des
problèmes spécifiques et non sur des personnes.
La clarification des rôles et des responsabilités : Chacun sait ce qu’on attend de lui dans son rôle et comprend la relation
de sa position aux autres. Les
assignations sont claires et acceptées.
Des procédures saines : Les règles sont connues. L’équipe est bien organisée. Les décisions sont prises à partir de
principes et de stratégies à long termes dont l’équipe bénéficie. Les membres écoutent et discutent.
Un leadership approprié : Un leader soigneusement
sélectionné crée des relations de support et de coopération. Il n’écrase pas les membres de l’équipe.
Des révisions régulières : Il y a des évaluations
régulières des forces individuelles et de groupe. Des décisions objectives sont faites à partir
d’évaluations portant sur les résultats.
Chacun est intéressé à évaluer sa propre efficacité.
Le développement individuel : L’équipe utilise les forces
individuelles. Chaque membres aide les
autres à se développer. Les membres de
l’équipe contribuent leurs talents uniques, leurs connaissances et développent
leurs habiletés. L’expérience permet d’améliorer
le fonctionnement, de développer une discipline personnelle, d’obtenir et de
développer ses talents, de guider de façon constructive, d’aider ceux qui sont
moins efficaces à s’améliorer ou à se retirer avec élégance.
La participation aux bonnes relations de groupe : L’équipe bénéficie des habiletés interpersonnelles plus développées de
certains membres. Chacun participe aux
discussions et aux décisions. Les
décisions sont faites par consensus. Les
membres de l’équipe sont conscient du processus de groupe. L’atmosphère est ouverte, non menaçante, non
compétitive, facilitant la participation.
Les relations avec d’autres groupes sont saines.
Le développement de relations externes efficaces : L’équipe construit des liens fonctionnels avec d’autres groupes. Les membres développent des relations
externes privilégiés avec des personnes-clés.
Ils établissent la crédibilité de leur équipe.
Un fonctionnement créatif : Une atmosphère contenante, supportante
stimule la créativité. La flexibilité
est augmentée par les influences mutuelles.
Il y a une utilisation efficiente des ressources, la découverte créative
d’alternatives supplémentaires et une approche orientées vers la recherche de
solutions.
[1]
CAUVIN P., La cohésion des équipes, ESF Editions, 1997, p 9.
[2]
LAFON R., in MUCCHIELLI R., Le travail en équipe, ESF Editions, Paris, 1996, p
5.
[3]
Dictionnaire Hachette Encyclopédique, Edition 2002.
[4]
Dictionnaire Le petit Larousse illustré, Edition 1989.
[5]
BION W.R. in CAUVIN P., La cohésion des équipes, Op. Cit., p 9.
[6]
MUCCHIELLI R., La dynamique des groupes, ESF Editions, Paris, 1995, p 47.
[7]
MUCCHIELLI R., Le travail en équipe, Op. Cit., p 37.
[8]
TRAMONI A-V, RENAUD M-H, « Etre cadre en l'an 2000 », Revue Soins cadres, n°35,
3ème
trimestre
2000, p 18.
[9]
MUCCHIELLI R., Le travail en équipe, Op. Cit., p 40.
[10] Ibid., p 38.
[11] Ibid., p 43.
[12] Ibid., pp 58-59.
[13] Ibid., pp 56-57.
[14]
ANZIEU D. MARTIN J.Y., La dynamique des groupes restreints, P.U.F., Paris,
1997, p 208.
[15]
MUCCHIELLI, Le travail en équipe, Op. Cit., p 35.
[16]
Ibid., p 32.
[17]
THIERRY TOURNEBISE , « la bonne distance dans le management » www.maieusthesie.com
[18]
THIERRY TOURNEBISE Ibid
[19]
« L'art d'être communicant avec les autres et avec soi-même » Ed
Dangles
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