mardi 3 mai 2016

DÉFINITIONS : INSTITUTION, HIÉRARCHIE, LEADERSHIP, EQUIPE ;

DEFINITIONS : INSTITUTION,  HIERARCHIE,  LEADERSHIP, EQUIPE ;
L’INSTITUTION

« L’institution se rapproche de l'idée d'association, c'est un groupement dont les règlements statutaires sont octroyés avec un succès relatif à l'intérieur d'une zone d'action délimitée à tous ceux qui agissent d'une manière définissable selon les critères déterminés » Max Weber
« L’institution désigne l'ensemble du système social qui régit politiquement, économiquement, administrativement l'ensemble de la vie sociale ».
M.Crozier a mis en évidence le fait que « Toute organisation est soumise à des multitudes d'incertitudes, les plus visibles sont les turbulences qui viennent de l'environnement... Ces incertitudes fortes ne sont toutefois à prendre en compte que comme des contraintes que les acteurs vont intégrer dans leur jeu. Elles ne peuvent en aucun cas être prises comme des données que les acteurs devraient passivement subir. Toute incertitude de ce type doit être regardée comme un élément qui sera intégré par les acteurs dans les stratégies de l'organisation. »

Instituer c’est établir des lois qui s’imposent à chacun et qui permettent de fonder, d’ordonner et de fixer des règles institutionnelles. L’institution provoque des obligations qui constituent des contraintes pour chacun. Mais elle entraine aussi une autonomie pour les individus. A partir de là, des rituels et des méthodes de travail vont être institué et des horaires seront imposés. L’institution pose donc un cadre collectif et moral qui est sécuritaire pour l’équipe travaillante.
Mais pour qu’une institution existe il faut des instituant et par conséquent il nécessite l’adhésion des individus. Dans les institutions, les travailleurs sociaux par exemple, amènent aussi des valeurs. Ces dernières proviennent du caractère, du vécu, de la personnalité et de l’implication de chacun. Elles peuvent venir de la motivation, de la façon de travailler et de voir les choses mais elles sont également issues de la formation et de l’éducation. Dans le cadre collectif et moral imposé par l’institution nous pouvons donc retrouver des instituant qui introduisent des pensées individuelles.
Geert Hofstede, après une étude internationale dans 70 pays auprès d'employés d'IBM, conclue que la culture de l'entreprise se construit avec la culture des personnes. En effet, des mêmes méthodes de travail et d'organisation du travail peuvent ne pas fonctionner d'un pays à l'autre. Pour établir des prototypes de comportements et des modèles de composition d'organisations, il voit quatre éléments qui influencent la culture dans son ensemble et donc aussi la culture de l'entreprise: la distance hiérarchique (degré d'inégalité attendu et accepté), le degré d'individualisme ou de collectivisme (rôle et action de l'individu et du groupe au sein de la société), le degré de masculinité et de féminité (place et rôle attendus des femmes et des hommes) et enfin le contrôle de l'incertitude (approche et attitude vis à vis de l'incertitude). Il est donc intéressant de voir que la nature de l'organisation est conditionnée par la culture partagée par les individus qui la compose.
Le troisième modèle d'intégration sociale de SAINSAULIEU semble faire écho à ce type de problème rencontré sur mon lieu de stage.
Il s'agit du modèle d'exclusion et d'affinité. Cette équipe de travail fonctionne sur un mode plus individualiste. Exemple : les gens arrivent en retard aux réunions. De ce fait, se crée à l'intérieur de ce même groupe des petits groupes qui présentent les mêmes affinités (notamment l'assistante sociale et la psychologue). A titre d'illustration, ces deux dernières communiquaient par messages avec leurs téléphones portables durant les réunions. Une telle attitude peut elle être digne d'un bon professionnel ?

CONCEPT DE LA HIÉRARCHIE:
Le concept de hiérarchie, est l'organisation d'un groupe, d'un ensemble tel que chacun de ses éléments se trouve subordonné à celui qu'il suit. C'est, au départ, un critère qui permet d'établir un ordre de supériorité ou de priorités. La «hiérarchie », signifie « pouvoir sacré », « gouvernement sacré »,« ce à travers quoi l’on peut exercer un pouvoir de façon sacrée et ce par quoi l’on subit un pouvoir de façon également sacrée ».
Le concept de distance hiérarchique1 selon HOFSTEDE2 :
Ce concept vise à mesurer les distances existantes entre les subordonnés et la hiérarchie. Au niveau d'un pays, cet indice de distance est un degré attendu par les membres de la société, plus il est élevé, plus les inégalités de rôles et de statuts sont élevées.
Comment cela est-il visible au sein de l'association ?
  • Le directeur exerce un « double statut », l'un officiel et l'autre défini par nature au quotidien : en tant que dirigeant, il est une figure d'autorité et de prise de décision, ce que les membres de l'association (usagers, bénévoles, chargés de mission) ont correctement identifié. Mais, de plus, dans sa relation avec les usagers, il porte parfois une casquette d'éducateur. Dès lors, l'autorité de statut qui lui a été confiée n'est alors pas exercée de la même manière selon la façon qu'à « le chef » de le percevoir.
Hofstede définit plusieurs facteurs d'une faible distance hiérarchique :
  • La taille de « la population » ici, taille du nombre de membres composant l'association. Plus la taille est faible, plus la distance hiérarchique sera faible car il y a plus de proximité entre les personnes.
  • Au sein de la famille : (conception assez applicable à une association qui porte de fortes valeurs familiales). le respect, valeur fondamentale. Le modèle de respect des aînés peut imprègner  les contacts humains. Il y a alors une relation d'égalité entre « le chef et les subordonnés », tous réunis dans un but d'interdépendance personnelle.
  • Dans le travail : Quand la distance est faible, c'est donc que les relations entre le subordonné et la direction est une relation chargée d'affection, ce qui influe sur la qualité des accompagnements ici au sein de l'association, sur la production au sein d'une entreprise.
* Le concept de degré d'individualisme et de collectif selon Hofstede :
Ce concept vise la récompense du mode coopératif ou compétitif récompensé selon la culture de la structure. Par exemple, au sein de notre exemple de petite association, l’on attend un double engagement de la part des usagers : le premier pour leur projet d'accompagnement et le second pour la vie « communautaire » de l'association.
Paroles du directeur de cette structure : «  Cet engagement n'est pas une contre partie, mais il faut que les jeunes comprennent que la vie en collectivité implique aussi ce genre de mobilisations, on leur offre un accompagnement et ils participent à la vie de l'association ».
Hofstede défini le concept  de « marge de manœuvre » , il fait référence au degré d'indépendance que vont prendre les membres de la structure. C'est une représentation des rapports psycho-sociaux de l'individu et du groupe. Selon Hofstede, une structure est composée d'une culture, individualiste ou communautaire.
1 Le terme de distance hiérarchique a été inventé par Mauk Mudler Sociopsychologue expérimental sur la distance émotionnelle entre le patron et le subordonné.
2 Geert Hofstede, psychologue néerlandais né en 1928 inspiré par le culturalisme.
CONCEPT DU LEADERSHIP :
 Les fonctions de leadership incluent, donc, toutes les façons d'influencer les personnes. K. Lewin distingue trois types de leadership, l'autoritaire qui se tient à distance du groupe et qui use des ordres et d'autorité pour diriger les activités du groupe, le démocratique qui s'appuie sur des méthodes semi-directives visant à encourager les membres du groupe à faire des suggestions, ou faire preuve de créativité et enfin le leadership du laisser-faire qui ne s'implique pas dans la vie de groupe et qui participe au strict minimum. Dans notre cas il s'agit du premier type de leadership, l'autoritaire.
Selon Levy-Leboyer, le leadership est un « processus d’influence sociale par lequel un individu amène un groupe à atteindre des objectifs, […] la capacité à changer l’attitude des membres de l’équipe, à les mobiliser et à entrainer leur adhésion à des buts communs. Le leader doit alors savoir susciter les motivations et entraîner ceux qui le suivent bien plus que de les diriger de manière autoritaire. »
Il me semble alors que le modèle de leadership qui correspond au chef d’équipe de la structure est le « modèle de contingence » de Fiedler. C'est-à-dire que ses comportements, ses performances ainsi que le climat du groupe étaient souvent instables.
Selon Dale Carnegie, « un leader doit d’abord concevoir une image mentale d’un avenir possible et désirable de son organisation ». Pour atteindre cet objectif, Dale Carnegie propose une série de conseils, dont je ne citerai qu'une partie: motiver les autres ; exprimer aux autres l’intérêt sincère que vous leur portez ; sachez voir les choses du point de vue de l’autre ; apprenez à écouter ; faites équipe pour demain, mettez en valeur, félicitez, récompensez ; traitez les erreurs, les réclamations et les critiques ; fixez vos propres objectifs ; maintenez votre équilibre ; créez une attitude mentale positive. « La vision doit devenir réalité et contaminer ceux qui sont à ta suite pour pouvoir être hissé au titre de meneur d’hommes. »

 Le leadership selon Levy Leboyer doit savoir susciter les motivations et entrainer ceux qui le suivent bien plus que les diriger de manière autoritaire. Le leadership est fondé sur la communication. Le leader est capable de guider, influencer et inspirer une équipe.
Il existe différents styles de leaderships :
- Le style autocratique qui valorise les aspects productifs et laisse peu de place aux initiatives
- Le style paternaliste qui offre à ses subordonnés divers stimulants comme un bon salaire, de saines relations de travail, d’excellentes avantages sociaux et toute autre chose qui leur permet d’améliorer leur situation financière. Il « prend soin » de ses employés, mais ces derniers doivent agir conformément à ses ordres pour éviter d’être réprimandés.
- Le leader qui est dans le laisser faire
- Le style collégial qui privilégie le travail d’équipe où chacun apporte ses compétences, ses qualités, ses connaissances, ses idées et ses intérêts particuliers.
- Le style démocratique qui implique son personnel dans certaines décisions, de façon à ce qu’il soit au top.

 Le premier type de leadership est le démocratique.
Ce style de leader stimule et encourage le dialogue entre les membres du groupe avant toute prise de décision. Il créer un environnement de travail serein en encourageant les membres du groupe à organiser les activités aussi bien qu’ils le peuvent.
Le leader « laisser faire » induit de l’insécurité. Voir Maslow et le besoin de sécurité dans la hiérarchie des besoins d’un être humain. Le cadre sécurise. On en a besoin pour mieux produire, être plus créatif.
L’exercice du leadership autocratique  privilégie l’expression du leader plutôt que celui du groupe. Le leader dicte la conduite à tenir, il prend et assume les décisions. Il détient seul la planification des activités et fait des autres membres du groupe de simples exécutants qui exécutent tache après tache, sans toutefois savoir où ils vont.

LE TRAVAIL EN ÉQUIPE :
        Selon Likert : « Plus la fidélité des membres vers le groupe est grande, plus grande est la motivation pour réaliser les buts du groupe, et plus grande est la probabilité que le groupe réalisera ses buts. »
Pour qu’une équipe fonctionne et puisse être performante, il faut de la cohésion, une bonne entente.
Selon Roger MUCCHIELLI, « la résultante de l’ensemble des forces qui agissent sur les membres pour les faire rester dans le groupe, pour les inciter à participer et à coopérer, pour les rendre solidaires. Une même motivation jointe à la confiance mutuelle à la confiance dans le groupe et dans son organisation s’expriment par la cohésion».
L'esprit d'équipe se développe vers un objectif commun renforçant la volonté de réussir et de faire aboutir les projets. Lorsque la cohésion s'accompagne de l'adhésion de tous les collaborateurs, la performance est au rendez-vous. Mais lorsque la cohésion ne cohabite pas avec l'adhésion, des formes de résistance s'installent et des freins à la réussite apparaissent. Pour les institutions, il est essentiel qu’il y ait une solidarité entre les différents membres de l’équipe de professionnels afin d’être performante et productive. Ainsi, pour être performantes, elles doivent tenir compte d’une part des relations interpersonnelles au sein de l’équipe en faisant en sorte d’améliorer les relations et les collaborations ; améliorer le climat de confiance et l’appartenance ; développer la motivation et l’implication et résoudre les conflits et les tensions. D’autre part, la synergie d’équipe est également importante, il s’agit pour tous les professionnels de fédérer autour de valeurs et d’une vision commune ; d’adhérer à un changement, à un projet, une stratégie et de définir en équipe les évolutions stratégiques. Si tous ces éléments sont réunis, une dynamique de groupe pourra se construire. De plus, comme on l’a vu précédemment, le cadre institutionnel est un élément conséquent pour pouvoir atteindre les objectifs attendus car le cadre crée une certaine sécurité et une impulsion pour les professionnels.
Sartre  distingue six étapes dans l'évolution d'un groupe : le rassemblement, le passage au groupe, le groupe en fusion, le maintien, l'organisation, le groupe institution.  Ces étapes doivent se faire dans une dynamique de groupe constante, si il n'y a pas cela il y a risque de dégénérescence. Des attitudes face au changement sont à craindre. Face à l'environnement, au stress naturel, le groupe construit son système de défense et de régulation, tant au niveau de la tâche à accomplir qu'au niveau de son inconscient collectif. Ce système doit être fort pour permettre au groupe de garder son identité et flexible pour lui permettre de s'adapter aux fluctuations de l'environnement. La difficulté survient en particulier quand les pressions venant, soit de l'intérieur, soit de l'extérieur, augmentent au point de menacer la stabilité, voire l'existence du groupe. Les structures de défense liées à la tâche deviennent alors inefficaces ; les réactions affectives inconscientes prennent le pas au risque d'entrainer une rigidification ou une inadaptation des comportements.
On peux évoquer les jeu de pouvoir dans la relation, dans le groupe d'équipe et des rôles dans l’équipe, avec la place du leader, d'un intégrateur et du bouc émissaire.

CONCEPT DE POUVOIR
Les jeux de pouvoir apparaîssent quant il faut faire faire quelque chose à quelqu’un et que l’influence n’a pas suffit.
D’après Crozier, les sources principales de pouvoirs sont la personnalité, la maitrise de l’information, la connaissance des règles, la maitrise de l’environnement extérieur, l’argent, l’exécution des taches, l’expertise. Au départ, ces notions donnent plus d’autorité à la personne, cependant, c’est lorsqu’on use de cette autorité qu’on utilise du pouvoir.
Les travaux de Michel Crozier et Erhard Friedberg. Ces derniers définissent la "zone d'incertitude" comme la marge de manœuvre qui n'est pas règlementée par l'institution et dont disposent les individus en son sein. L'institution a besoin de l'existence de cette zone pour ne pas se figer et ainsi pouvoir évoluer. Cela induit donc que ce sont les relations mêmes des individus qui influent sur la structure. On peut parler d'interpédendance puisque l'objectif commun, c'est-à-dire la vision partagée par tous, conditionne des objectifs personnels reliés à la structure. Chacun ayant des atouts que les autres n'ont pas.


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