dimanche 10 avril 2016

DES JEUX COOPERATIFS POUR BATIR LA PAIX





Faut-il toujours dresser les joueurs les uns contre les autres et valoriser le plus fort,
 le plus performant ?...
Et si les jeux fondaient le plaisir de jouer sur la solidarité et l'entraide ?... 
Le principe des jeux coopératifs repose sur la poursuite d'un objectif de groupe qui ne pourra être réalisé que par l'entraide et la solidarité entre les joueurs. Le défi proposé nécessite la mobilisation de chacun et la concertation de tous. Il ne s'agit pas de gagner sur l'adversaire mais de faire équipe et cause commune pour gagner ensemble… ou de perdre ensemble si l'équipe s'est mal organisée.
La coopération crée dans le groupe une atmosphère de confiance où chacun peut apprendre à s'exprimer, à défendre son point de vue avec assurance. Coopérer c'est "construire ensemble", mais l'action collective n'est pas la simple addition des actions individuelles ! Par le dialogue et la négociation il est possible de trouver ensemble la meilleure façon de jouer.
Les jeux coopératifs allient plaisir de jouer et valeur éducative pour mettre hors-jeu la violence.
Mettre hors-jeu la violence
Sortir du modèle "gagnant-perdant" et du "chacun-pour-soi". Si la compétition-émulation est constructive et facteur d'éducation à la vie sociale, la compétition-exclusion conduit à des comportements destructeurs tant chez le gagnant que chez les perdants. Quand elle se résume à la loi du plus fort, la compétition est source de violence. Il est donc important de maintenir un équilibre entre compétition et coopération.
Le principe des jeux coopératifs : un objectif de groupe ne pourra être réalisé que par l'entraide et la solidarité entre les joueurs. Le défi proposé nécessite la mobilisation de chacun et la concertation de tous. Il s'agit de faire équipe et cause commune pour gagner ensemble, et non plus de gagner sur l'adversaire... ou de perdre ensemble si l'équipe s'est mal organisée.
La coopération crée dans le groupe une sécurité de base, une atmosphère de confiance où chacun peut apprendre à s'exprimer, à défendre son point de vue avec assurance. Coopérer c'est "construire ensemble", mais l'action collective n'est pas la simple addition des actions individuelles ! Par le dialogue et la négociation il est possible de trouver ensemble la meilleure façon de jouer.
Les jeux coopératifs allient plaisir de jouer et valeur éducative pour mettre hors-jeu la violence.
Tu es éliminé-e!
La plupart des jeux actuels fonctionnent sur la compétition: sans cette dimension le suspense tombe et la partie n'a plus de ressort.
La compétition-émulation est une confrontation constructive et un facteur d'éducation à la vie sociale. C'est l'occasion de s'affirmer, de se dépasser. Mais la compétition peut devenir dangereuse quand elle se résume à la loi du plus fort. Si gagner consiste à éliminer l'autre, le jeu conduit à une concurrence agressive et même violente entre les joueurs. Le plaisir de jouer disparaît derrière la satisfaction d'avoir été le plus fort ou la colère d'avoir encore perdu.
La compétition-exclusion conduit à des comportements destructeurs tant chez le gagnant que chez les perdants.


La compétition envahissante
De plus en plus, la vie est présentée comme un combat, une compétition sans merci. "Il faut se battre pour réussir dans la vie"... tel est le message que font généralement passer les adultes auprès des enfants. Dans ces conditions, ne faut-il pas, dès le plus jeune âge, encourager l'esprit de compétition ?
On entend souvent cette question. Si l'on admet volontiers que jeux et jouets des petits fassent appel au plaisir et à la découverte, on est vite tenté de préparer l'enfant à la vie, de le mettre, par le jeu, dans les conditions qu'il rencontrera dans l'existence. Ainsi la compétition envahit-elle beaucoup d'espaces. Il existe néanmoins des jeux et des sports qui sont pratiqués de façon à allier coopération et compétition et qui favorisent la détente et l'esprit d'équipe.
En effet, il est important d'apprendre à gagner comme il est important d'apprendre à perdre ! On peut gagner sans écraser et perdre sans haine. Cela nécessite un développement de la personnalité, de l'autonomie, pour être capable de faire des choix plus libres et plus constructifs.
Le but de l'éducation (é-ducere signifie conduire à l'extérieur de la famille) est bien d'apprendre à se situer par soi-même pour, peu à peu, avoir moins besoin de se comparer aux autres.
Le plaisir de jouer
Chaque jeu propose un objectif qui ne pourra être atteint que par l'entraide et la solidarité entre les joueurs. Dans un jeu coopératif, les joueurs trouvent un bénéfice réciproque à aider et à se faire aider.
C'est l'occasion de jouer réellement en groupe, de prendre des décisions en commun et de donner à chacun sa pleine mesure.
Le défi à relever ensemble nécessite la mobilisation de chacun et la concertation de tous: éteindre l'incendie, se mesurer au dragon, sauver les habitants de l'île en feu, échapper aux pirates, combattre les pluies acides, etc.  De plus, certains jeux coopératifs proposent un message éducatif comme par exemple l'apprentissage du tri des déchets ménagers dans le jeu Recyclons les déchets.
Développer la confiance
Les jeux coopératifs fonctionnent sur la communication et la concertation. Il faudra donc expliquer son jeu... ou se rendre à d'autres arguments et modifier son choix. Chaque mouvement de jeu concerne tout le monde et s'inscrit dans une démarche collective.
La coopération crée dans le groupe une sécurité de base, une atmosphère de confiance où chacun pourra s'exprimer, manifester ses besoins, sans peur d'être jugé. Coopérer c'est construire ensemble. L'éducation à la coopération n'est pas seulement liée à la réussite du jeu, mais aussi à l'environnement dans lequel le jeu se déroule. Les jeux coopératifs stimulent les aptitudes à  négocier et réveillent en chacun la créativité.
De l'individu au groupe
Lorsque l'on aborde le jeu coopération avec les réflexes habituels du chacun pour soi, il y a toutes chances pour que la partie soit perdue. C'est généralement l'observation que l'on peut faire à la première expérience.
En effet, si chacun doit tenir sa place avec compétence (plutôt que compétition), il doit en même temps être capable de prendre du recul sur son propre jeu pour intervenir, si nécessaire, dans le champ collectif.
La performance individuelle n'est pas seule suffisante. L'action collective et le sens de l'efficacité peuvent nécessiter une autre attitude, non compétitive, solidaire.
Les jeux coopératifs vont ainsi permettre à l'enfant de comprendre la notion d'interdépendance et de relation les uns aux autres, et de mesurer en quoi l'action collective n'est pas la somme des actions individuelles.
Il expérimentera également que par le dialogue et la négociation on peut trouver ensemble la meilleure façon d'agir, chacun à sa place et à son niveau.
Eduquer à la paix
Si le voisin n'est plus l'ennemi à battre, faut-il que ce soit pour autant la corneille, l' ours ou  l'orage qui le remplace ?
La tentation existe de vouloir reproduire les mécanismes de compétition-exclusion par habitude ou par peur de l'inconnu. Il s'agirait, dans cette hypothèse, de fonctionner en équipe uniquement pour vaincre la nature, l'animal ou l'oiseau. Ce n'est pas la conception des jeux coopératifs. On peut jouer ensemble dans l'émulation par rapport au défi proposé sans qu'il y ait  nécessairement un ennemi à éliminer !
Le jeu devient ainsi un moment de détente et de créativité qui favorise le développement de qualités nouvelles et notamment la solidarité.
Cette dimension aura d'autant plus de chance d'être assimilée si le joueur a l'occasion de la voir mise en œuvre ou de la vivre lui-même en d'autres lieu: famille, école, travail, quartier, etc.
En favorisant l'autonomie et la solidarité, la confiance en soi et en l'autre, ces nouveaux outils peuvent modifier les relations interpersonnelles et, à terme, les relations sociales. Ce sont des éléments d'une éducation à la paix.
Apprendre à résoudre les conflits
Autonomie, solidarité, entraide... tout cela peut paraître résolument positif et optimiste mais la réalité est bien différente. On côtoie davantage la compétition, l’exclusion et la violence. 
Le conflit est quotidien. Il naît chaque fois qu'il y a confrontation de besoins, d'intérêts et de valeurs. Et la coopération doit se frayer un chemin au milieu des heurts, des crises et des limites de chacun.
C'est pourquoi l'éducation à la coopération doit s'accompagner nécessairement d'une éducation à la résolution non-violente des conflits. Sinon l'attitude coopérative reste une velléité qui conduit à tous les découragements et à tous les échecs.
Il s'agit d'acquérir les moyens d'aborder sereinement les conflits et de trouver des solutions satisfaisantes pour les parties concernées.   Autrement dit, l'approche compétitive, souvent facteur d'exclusion (modèle gagnant / perdant), sera soigneusement évitée au profit d'une approche coopérative où les deux parties, dans le respect et l'écoute mutuels, vont rechercher ensemble une solution créative et durable à leur problème.

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