dimanche 10 avril 2016

PARLER DE FAITS ET SEULEMENT DE FAITS!



PARLER DE FAITS ET SEULEMENT DE FAITS

Un fait signifie ici un événement objectivement établi, voire vérifiable. Il est dégagé du point de vue de l'observateur. Il peut en général répondre à la grille de Quintilien : QQOQCC (Qui ? Quoi ? Où ? Quand ? Comment ? Combien ?).

Evoquer des faits dépouillés de toute inférence subjective plusieurs  avantages :
o   Il est facile de se mettre d'accord sur un fait, et tout accord est un début favorable à une bonne communication.
o   Il n'y a pas de jugement dans un fait. Il est issu d'une simple observation.
o   Il ne peut donc pas être reçu comme un reproche, sauf à l'y projeter soi-même.
o   Il n'y a donc rien de vexant en soi à le présenter.

 Comment s'écarte-t-on couramment des faits lorsque l’on est en situation difficile ?
o   Par des généralisations : "C'est toujours pareil", "on ne me prévient jamais" … Lorsque nous nous plaignons, il nous arrive de renforcer le message par des adverbes sensés grossir la faute. Une manière compulsive de vouloir faire coller le monde à la réalité qui nous arrange. Erreur : la généralité n'est pas crédible, elle a donc peu d'impact. Et fatalement elle ne peut engendrer un accord. Elle contribue donc à renforcer la tension ou le conflit.
o   Par des opinions. Un point de vue subjectif rajouté à un fait démontre un parti pris. Dans la difficulté, ce parti pris risque de montrer de l'adversité, ou un reproche larvé, et va créer un réflexe défensif. Cela peut déclencher une discussion qui va compliquer les choses.
o   Par des accusations. Sur l'énoncé d'un fait, l'accusation peut n'être que dans la forme. "Tu n'as pas fermé la porte" peut être un fait, mais l'intéressé peut ressentir une accusation, surtout si c'est dit avec agacement. L’affirmation "la porte n'est pas fermée" sera moins vécue comme telle. Il est donc plus sûr d’éviter, autant que faire ce peut, le "tu" ou le "vous" dans l'exposé d'un fait.

1.      Définir avec précision la partie de la communication jugée difficile :
On improvise très mal dans les moments émotionnellement délicats. Si l'on prend ce risque, l’improvisation va nous faire spontanément dériver du message difficile. On va se prendre les pieds dans le tapis en essayant d’amoindrir le choc. Le message ne sera probablement pas énoncé dans toute sa clarté et il y a même à parier que la partie la plus délicate du message sera suffisamment déformée, ou tellement édulcorée qu'elle ne sera pas reçue en conformité avec l’intention initiale.
Pour éviter de se dérober au moment délicat, mieux vaut « ne pas sauter les yeux fermés », c’est à dire écrire la partie difficile du message, et s'obliger à la dire telle qu'elle aura été écrite.

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